L’autisme, qu’est-ce que c’est ?

En référence à la CIM 10 (Classification de l’Organisation mondiale de la santé- 10e édition), la Haute Autorité de Santé (HAS) distinguait jusqu’à présent différentes catégories de TED parmi lesquelles l’autisme infantile, l’autisme atypique et aussi le syndrome de Rett et le trouble désintégratif de l’enfance.

Dans ses dernières Recommandations de bonne pratique professionnelle (février 2018), l’HAS fait préférentiellement référence au TSA, qui remplace les TED dans la classification plus récente du DSM-5 (classification de l’Association américaine de psychiatrie, 5e édition), en attente de la traduction française de la CIM-11. Le DSM-5 ne fait plus la distinction entre les différentes catégories de TED. Le TSA regroupe, sous la même notion de spectre ou de continuum, l’autisme infantile, l’autisme atypique et l’autisme de haut-niveau.

L’enfant avec autisme souffre généralement de troubles de la communication qui affectent le langage et la communication non verbale.

Ces troubles se traduisent parfois par des particularités vocales comme des modulations de voix, un rythme, une intonation ou un ton non appropriés. 

Il peut également arriver que l’enfant avec autisme répète en boucle une même phrase ou un même mot. Ce phénomène s’appelle l’écholalie. Elle peut être immédiate ou différée. Elle est immédiate quand l’enfant répète ce qu’on lui dit. Elle est différée lorsque l’enfant répète des mots ou des phrases qu’il a entendus antérieurement et qui ont retenu son attention.

L’enfant autiste interprète les énoncés de manière littérale. Il ne comprend pas les termes abstraits, le second degré, le double sens, l’ironie, le sous-entendu, l’implicite, ou encore les métaphores.

L’utilisation des éléments de communication non verbale est également une difficulté. L’enfant avec autisme a des difficultés à comprendre les expressions du visage de son interlocuteur, et ne sait pas lui-même les utiliser. Il sourit rarement et a un regard fuyant.

Il est fréquent que l’enfant autiste interprète différemment une situation du quotidien et y réagisse de manière paraissant inadaptée. C’est pour cela qu’il éprouve des difficultés dans les relations sociales et les situations de communication. Il lui est difficile de donner du sens à la communication et à certains codes sociaux. Il a du mal à suivre et soutenir une discussion dans un but social (pour le plaisir de bavarder).

L’enfant autiste a difficilement accès aux échanges sociaux, mais également à l’imaginaire. Cela l’empêche d’avoir accès au jeu symbolique, et donc de jouer avec les autres enfants.

En raison de leurs difficultés de communication, certains enfants autistes ont des difficultés relationnelles avec leurs camarades à l’école. Ils peuvent également être victimes de harcèlement ou de manipulation. Voici un témoignage de Josef Schovanec sur les difficultés sociales à l’école : 

Valeria Lumbroso (2014) Le Monde l’autisme :

Les enfants avec autisme éprouvent des difficultés d’adaptation aux changements d’habitude, d’emploi du temps, d’alimentation, etc. La gestion de l’imprévu est une source d’angoisse, qui peut aller jusqu’à la panique. Cette angoisse peut entrainer des réactions de colère et d’agressivité.

Certains enfants avec autisme ont une hypersensibilité. Ils sont très sensibles aux bruits, aux odeurs, aux contacts physiques et même à des stimulations visuelles trop fortes (lumières fortes, couleurs vives). À l’inverse, certains de ces enfants ont une sensibilité sensorielle très faible, et éprouvent un besoin d’autostimulation (fortes pressions par exemple) qui tourne parfois à l’auto-agressivité (se mordre, se cogner). Ces recherches sensorielles s’accompagnent parfois de comportements et de gestes répétitifs.

Ces gestes involontaires sont généralement appelés stéréotypies. Ces mouvements peuvent se traduire par des balancements ou tournoiements sur soi-même, du flapping (mouvement rapide de secouement des mains), ou bien des petits coups sur des objets ou à soi-même, et bien d’autres comportements propres à chaque enfant. Ces comportements apaisent des angoisses et des contrariétés. Ils s’accompagnent d’un sentiment de soulagement. Ils peuvent également traduire un ennui en se manifestant pendant un temps d’inoccupation (lors d’un temps d’attente en classe par exemple). La fréquence et l’intensité de ces stéréotypies sont spécifiques à chaque enfant. Ces gestes répétitifs peuvent perturber le développement de la coordination de l’enfant et ses apprentissages. Ils sont de plus socialement mal perçus et peuvent être un facteur d’exclusion.

L’enfant avec autisme peut rencontrer des difficultés motrices. Ces difficultés peuvent par exemple affecter la démarche, la coordination des gestes, le graphisme et l’écriture, ou encore le découpage et le collage.